Bien-être

Fly Yoga, une autre façon de lâcher prise

Par Véronique Bury, le 21 juin 2021



Judicieux mélange de yoga, de stretching et de tissu aérien, la méthode Fly Yoga développée par Florie Ravinet invite ses pratiquants à la détente et à la relâche tout en se reconnectant à leur âme d’enfant. Doucement déstabilisant et terriblement euphorisant.

Imaginez-vous confortablement lové dans un hamac soyeux et moelleux. En petite boule, bercé par l’apesanteur. Paisible. Vous tendez lentement les jambes vers l’avant. Sans effort. Elles glissent le long du tissu. Peu à peu, vous sentez vos muscles s’étirer, votre corps se détendre, trouver lentement une autre position au cœur de ce hamac bleu légèrement élastique. Une sensation nouvelle. « C’est vraiment très différent de ce que j’ai pu vivre et ressentir dans d’autres activités », lâche Caroline, 41 ans, en redescendant de son hamac, le visage radieux. « Je me sens tellement plus légère ! »

Il est 18 h 30 et la première séance de Fly Yoga de la seconde partie de journée s’achève par un retour au calme, les participants étant assis au sol en tailleur, dans la salle feutrée du 61, rue du Faubourg Poissonnière, dans le 9e arrondissement de Paris. C’est ici que Florie Ravinet a développé sa méthode Fly Yoga, il y a une dizaine d’années, après avoir longtemps pratiqué (et enseigné) le yoga dynamique et le tissu aérien sous sa forme circassienne. « Un jour, je me suis blessée, et c’est au fil des discussions avec mon kinésithérapeute que l’idée a germé », explique la jeune femme. Durant de longs mois, elle imagine alors une activité entremêlant ses deux passions, qu’elle fait « valider par plusieurs kinésithérapeutes et ostéopathes » de son entourage. La méthode Fly Yoga est née. Et depuis, elle ne cesse de faire des émules ici et là…

©Véronique Bury

Mais attention, n’allez pas la confondre avec l’« aéro yoga », un concept venu d’Espagne qui utilise en plus du hamac des poignées pour se tracter. « Cela n’a pas de sens, juge Florie Ravinet. Quand tu tiens une poignée, tu comprimes ton articulation et tu crées une instabilité dans l’épaule. » Or, « c’est tout le contraire de ce que l’on recherche avec la méthode Fly Yoga où l’idée est justement d’utiliser l’apesanteur pour faire de l’espace dans les articulations, étirer les muscles et travailler en relâchement ».

Dans la salle, le groupe suivant s’est déjà réparti sous les tissus suspendus, pressé de commencer. Florie passe de l’un à l’autre pour vérifier et ajuster les hamacs en fonction de la hauteur de leurs hanches. Elle interroge chacun, chacune sur ses sensations du moment. « Tu es fatigué ? Tu as mal quelque part ? Comment vas-tu ? » Il est 18 h 45, la séance va démarrer.

Assis en tailleur, bercés par la voix de Florie, les pratiquants ferment les yeux pour se concentrer sur leur respiration, leurs propres sensations. Peu à peu, ils tournent les épaules, les poignets, dérouillent les articulations, réchauffent les muscles, jusqu’à se relever et attraper leur hamac du bout des doigts. Premier élan et première phase de suspension. Les élèves se laissent partir en arrière, pieds au sol, suspendus sous les épaules par le tissu. Durant une trentaine de minutes, ils vont ainsi jouer avec leur hamac en variant les positions, en s’appuyant dessus, en se repoussant, en y glissant un bras, puis deux, une jambe tendue, puis fléchie. Le tout en utilisant toujours ce doux mouvement de balancier si propice à l’étirement des muscles en douceur et en profondeur. « Une grande partie des exercices se fait en apesanteur, sans contrainte sur les articulations, c’est ce que j’apprécie le plus dans cette pratique, souffle Valérie Cavenel, kinésithérapeute convertie au Fly Yoga depuis un an. Peu de sports permettent d’étirer ainsi les différents muscles sans se mettre en danger. Même en natation, on ne peut pas aller si loin. Sur le plan musculaire, c’est très intéressant. »

©Véronique Bury

Mais l’intérêt de la méthode ne s’arrête pas là. « Le fait de pouvoir se mouvoir dans les trois dimensions en se retrouvant la tête en bas par moments permet aussi de travailler sur l’équilibre au niveau de l’oreille interne », ajoute la kinésithérapeute. Et « sur une certaine forme de lâcher-prise », pointent plusieurs habituées. Car il n’est pas donné à tout le monde, en effet, d’oser se renverser en arrière, pour se retrouver telle une chauve-souris la tête en bas, le corps étiré, maintenu par un simple bout de tissu.

« Avec le Fly Yoga, on apprend à se faire confiance », sourit Florie Ravinet qui, après avoir invité les pratiquants à grimper dans leur hamac pour s’y étirer et méditer, les amène peu à peu, en fin de séance, vers cette position inversée, déstabilisante mais aussi terriblement délassante. « C’est comme un retour en enfance », remarque Amandine, 42 ans, qui a eu le coup de foudre pour cette activité il y a six mois. « J’adore cette idée de jouer avec le tissu et de se balancer dans les airs. Cela m’apporte beaucoup d’énergie positive, c’est apaisant et en même temps très énergisant ! »

Diane, 35 ans, a même abandonné sa pratique du yoga vinyasa. « Je me sens plus libre dans mes mouvements avec le Fly Yoga, affirme-t-elle. Je n’ai plus peur de certaines positions, comme celle du pigeon, que je trouvais très compliquée à faire au sol et que j’apprécie d’effectuer maintenant la tête en bas. C’est super étonnant. Il y a comme un changement de perspective et cela fait sauter pas mal de verrous en moi. »

Florie Ravinet l’a bien remarqué. « Beaucoup de mes élèves ont entamé un travail spirituel ou de développement personnel depuis qu’ils pratiquent le Fly Yoga. » En plus de l’effet indéniablement relaxant et stimulant pour le corps, le Fly Yoga est aussi « un moyen de se reconnecter à soi-même, de retrouver confiance en soi et de se réaffirmer en tant qu’être unique », poursuit la coach.

À tel point que certaines pratiquantes ont fini par installer un hamac chez elles. « Ça a été une révélation pour moi ! J’adore les sensations que l’on éprouve dans le hamac. Ce mélange entre relaxation et acrobatie. Cela me détend et je m’y sens vraiment bien », assure Marie-Ange, 33 ans, qui avoue avoir chassé son mal de dos en grimpant régulièrement dans son propre hamac. Perchée à un mètre du sol, lovée dans sa bulle de douceur. Son moment de détente à elle.

©Véronique Bury

 

Et si vous passiez à l’acte ?

Pour qui ?

La méthode Fly Yoga développée par Florie Ravinet est ouverte à tous quels que soient l’âge et la morphologie. « C’est l’avantage d’un exercice en apesanteur, beaucoup moins traumatisante pour les articulations », confirme Valérie Cavenel, kinésithérapeute. Pour autant, cette pratique est déconseillée à toute personne ayant « un glaucome (hypertension dans l’œil), des problèmes cardiaques ou encore une prothèse de la hanche ou du genou ». Il est préférable de commencer en douceur avec le cours de Fly Yoga initiation.

Avec quel équipement ?

Une tenue confortable et souple est conseillée afin de pouvoir se mouvoir sans aucune gêne dans son hamac. Pour des questions d’hygiène, il est également demandé de porter des chaussettes propres et de bannir les débardeurs sans manches.

Où et à quel coût ?

Le Fly Yoga se pratique en intérieur avec des hamacs spécialement développés pour cet usage. À l’heure actuelle, plus de cent professionnels ont suivi la formation proposée par Florie Ravinet. Leurs coordonnées seront bientôt répertoriées sur le site www.fly-yoga.fr. Comptez entre 20 et 30 euros la séance d’une heure en fonction de la formule choisie : unité, carnet ou abonnement.

Quels bienfaits ?

En fonction du cours, les bienfaits ne seront pas tout à fait les mêmes. Plus calme et plus lent, le « Fly Yoga initiation » est une première connexion avec l’outil, on y travaille les placements, la respiration, les étirements et le lâcher-prise. Une fois les bases acquises, on peut aller plus loin dans le côté acrobatique et dans l’abandon en suivant les séances de « Fly Yoga circus ». Le « Fly Yoga core », lui, est davantage tourné vers une pratique fitness avec plus de renforcement musculaire et de cardio. Enfin, le « Fly Yoga pilates » intéressera particulièrement celles et ceux qui cherchent avant tout à se remuscler et à « conscientiser » leur corps en douceur.

POUR ALLER PLUS LOIN

www.fly-yoga.fr


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