Chronique de Pascal Greboval

Ukraine, climat, des questions de survie

Rainbow Flag

Quel rapport entre la guerre en Ukraine et le réchauffement climatique ?

Le blanc.

Blanc comme le drapeau qu’il faudrait dresser sous les fenêtres du Kremlin, devant les bourses de Paris, New York, Singapour, devant les bureaux du Médef et ceux de Bruno Lemaire.

Blanc comme la neige souillée par les chars, les missiles russes en Ukraine, les glaciers qui fondent à vue d’œil , notamment le glacier Thwaites situé à l’ouest du continent Antarctique appelé « glacier de l’apocalypse », qui selon les glaciologues, n’est pas loin de franchir un point de bascule.

Blanc comme la tête de l’automobiliste à la station-service face au prix de l’essence. Que ce soit à cause de la guerre, de la criticité des ressources ou de la spéculation, notre dépendance aux énergies fossiles est plus grave que le cas d’un cocaïnomane à la poudre blanche.

Blanc comme la couleur de la peau des hommes privilégiés qui ont trop souvent pillé les ressources naturelles de la terre. Ces hommes de même couleurs, blanches, qui ont dépensé des sommes astronomiques dans l’armement depuis des décennies, en hausse constante depuis 1998 pour atteindre le montant de  2 000 Milliards en 2020 : soit 2.4 % du PIB mondiale. Et faut-il le rappeler, la France au troisième rang des pays exportateurs d’armes.

Blanc comme le silence assourdissant des télés mainstream après la publication du rapport du GIEC. Presque rien, pas un reportage. L’émotion à court terme, suscité par la guerre, a pris le pas sur la réflexion à moyen terme.

Blanc comme la couleur du bulletin de vote assez tentant. Si certains ont des programmes plus écologiques que d’autres, une fois à l’Elysée, le président -blanc- sera rattrapé par la binarité de notre société. L’autre camp perdant, refusera les mesures écologiques drastiques que le nouveau président proposera pour éviter le pire.

Pourtant le rapport du GIEC est catastrophique. Nous allons dépasser une augmentation de 1.5 degré avec dix ans d’avances (d’ici 2030) sur les prévisions des climatologues. La moitié de la population mondiale (3.5 milliards de personnes) réside « dans des situations de grande vulnérabilité au changement climatique », et pour préparer cette crise majeure, les dirigeants de ce monde jouent à la guerre ! Oui, j’écris LES dirigeants à dessein. Certes Vladimir Poutine est celui, qui a déclenché cette guerre, mais sans digresser sur la complexité de l’histoire, que vous pouvez lire et analyser par exemple ici, où il est question de problème de traduction entre le russe et l’anglais, lors des négociations avec Gorbatchev en 1990, sur l’élargissement de l’OTAN à l’Est, ou ce documentaire de Paul Moreira sur la place de l’extrême droite dans la révolution de Maïdan, TOUS les hommes blanc sont assez fous pour dépenser 2 000 milliards de dollars dans l’armement par an. Certes l’Inde et la Chine ne sont pas en reste !

Dès lors, cynisme oblige, il faut utiliser ces armes !

Oui, ces hommes sont fous !

Ils jouent à la guerre et ne font rien pour sauver la Terre, enfin sauver notre présence sur Terre. Car c’est de cela dont il est question dans le rapport du Giec : l’habitabilité de la terre. Ces hommes ne mériteraient ils pas une camisole blanche ?

Oui c’est une solution radicale.

Pourtant ce sont ceux qui tentent d’alerter de cette folie qui sont mis au banc de la société.

Jiddu Krishnamurti avait raison : « Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale d’être bien adapté à une société malade. »

Au blanc, devons nous préférer un arc-en-ciel de révoltes ?

Le 10 mars 2022
© Kaizen, explorateur de solutions écologiques et sociales

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