Agroécologie

Six clefs pour se lancer dans l’agriculture paysanne



Vous souhaitez vous lancer dans l’agriculture paysanne ? Vague rêve ou projet clair dans votre esprit, voici les étapes à suivre pour créer votre ferme, que vous choisissiez ou non de conserver une autre activité parallèlement, comme un tiers de ceux qui s’installent [Source : Mutualité sociale agricole, chiffres 2018].

 

  1. S’inspirer

Le Wwoofing permet de séjourner dans des fermes bio de tous types : élevage, maraîchage, plantes aromatiques… Vous êtes nourri et logé en échange de votre participation aux activités de l’exploitation. L’hôte vous accompagne, vous sachant bien souvent novice.

Pour aller plus loin

 

  1. Se former

Il existe de nombreuses formations à la permaculture, l’agroécologie, etc. mais seuls les diplômes reconnus par l’État donnent accès aux aides nationales et européennes à l’installation. Les Adear, associations pour le développement de l’emploi agricole et rural, qui accompagnent les paysans dans leur installation, répertorient ces formations et les moyens de les financer. Si vous êtes au chômage, vous pouvez bénéficier de l’ADEMA (accès des demandeurs d’emploi aux métiers agricoles), et effectuer trois semaines de stage dans une ferme et une semaine en centre de formation.

Pour aller plus loin

 

  1. Définir son projet

Maraîchage ? Production céréalière ? Apiculture ? Un peu de tout ? Comme tout futur chef d’entreprise, il vous faut d’abord imaginer votre exploitation sur le papier : taille de terrain nécessaire, coût de l’investissement, clientèle visée et type de vente, chiffre d’affaires envisagé, statut juridique… Le business plan est une étape essentielle.

Pour aller plus loin 

 

  1. Expérimenter

Les espaces-test agricoles permettent de tester votre exploitation durant trois mois à deux ans. Pas de création effective d’entreprise, mais une mise en situation sur un terrain prêté par des agriculteurs, associations, collectivités… Le test comprend un accompagnement technique, mais aussi logistique : prêt de matériel, mise à disposition d’un comptable. Offres via le Réseau national des espaces-test agricoles (RENETA).

Pour aller plus loin

 

  1. Financer son projet

Il existe différentes aides à l’installation. Au niveau national, celle qui concerne les jeunes agriculteurs (moins de 40 ans) peut atteindre 20 000 euros. D’autres existent au niveau des régions, départements et autres collectivités locales. Adressez-vous à l’Adear et à la Chambre d’agriculture les plus proches de chez vous. Pensez aussi aux plateformes de financement participatif spécialisées dans l’agriculture comme MiiMOSA et Bluebees. Elles permettent de lever des fonds citoyens en échange de contreparties – panier de légumes, visite de la ferme… – une fois l’activité démarrée.

Pour aller plus loin

 

 

  1. Trouver un terrain

Si vous souhaitez être propriétaire, vous trouverez des offres sur les sites de vente en ligne comme leboncoin.fr, mais aussi via les Adear, qui pourront également vous mettre en lien avec des agriculteurs proches de la retraite en quête d’un repreneur. Un chiffre à connaître : 6 000 euros, prix moyen de l’hectare en France. Il se peut toutefois que la Safer intervienne dans la transaction. Organisme de régulation en charge de l’attribution des terres agricoles, la Safer est sous tutelle des ministères de l’Agriculture et des Finances, mais controversée pour la présence de membres de la FNSEA à son conseil d’administration, plus favorables à une agriculture conventionnelle que paysanne. La Safer peut vous demander un business plan détaillé qui présage d’une exploitation rentable et pérenne. Les projets d’installation sont prioritaires et les projets d’agriculture biologique ont deux fois plus de chances d’être approuvés. Mais, d’après le président de la Safer, Emmanuel Hyest, « si vous vous prévoyez un salaire de 1 000 euros par mois, ce n’est pas suffisant. Votre projet a donc peu de chance d’être validé. Les gens sous-estiment souvent le niveau de rémunération nécessaire. » Si vous préférez être locataire, un fermier peut vous confier le soin de cultiver sa terre via un bail de fermage. Vous pouvez également devenir locataire d’une ferme Terre de Liens, foncière qui achète des terres agricoles pour faciliter l’accès des paysans à la terre et assurer des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

Pour aller plus loin

 

par Marion Paquet


 

Le 6 février 2020
© Kaizen, explorateur de solutions écologiques et sociales

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