Permaculture : le paillage pour régénérer le sol de nos jardins
En partenariat avec Mon Jardin En Permaculture
Pour s’inspirer de la nature dans nos jardins – fidèlement aux pratiques de permaculture et d’agroécologie – il est nécessaire de couvrir le sol avec un « paillage » à base de végétaux. Car à part dans les zones arides, la nature ne connaît pas de sols nus.
Le paillage du sol, à quoi ça sert ?
Le paillage présente de multiples avantages :
- limiter les herbes indésirables ;
- réduire les besoins d’arrosage (l’évaporation est divisée par 4) ;
- protéger le sol (du tassement, de l’érosion) et la faune du sol ;
- nourrir les organismes qui travaillent le sol et le rendent vivant et fertile.
Les différents types de paillis
Suivant les saisons, la nature offre de multiples ressources…
Les feuilles mortes, très nutritives, composent un des meilleurs paillis. Épaisses et vernissées (hêtre, érable plane et sycomore, châtaignier, chêne d’Amérique, platane, laurier-palme, laurier-sauce, houx, lierre), elles formeront un paillis de longue durée, idéal pour les plantes pérennes du jardin comme les arbustes, les haies, les arbres et les arbres fruitiers. Il est préférable de broyer ces feuilles qui se décomposent lentement – de 10 à 24 mois selon l’épaisseur (jusqu’à 15 centimètres). Les feuilles tendres (aulne, bouleau, charme, érable champêtre et japonais, frêne, noisetier, noyer, orme, peuplier, poirier, pommier, prunier, robinier, saule, sureau, tilleul) constitueront un paillis idéal pour le potager, les arbres à petits fruits, les arbustes et les haies, les fleurs vivaces et annuelles, les rosiers. Ces feuilles se décomposent rapidement – de 6 à 10 mois en fonction de l’épaisseur (jusqu’à 15 centimètres).
Les tontes de pelouse, riches en azote et de décomposition rapide, peuvent, quant à elles, servir de paillage pour des cultures courtes de laitues, de pommes de terre, de navets, ou, par exemple, de haricots. Lors d’un paillage après la tonte, il faudra étaler le paillis en une couche mince de 2 centimètres maximum, en évitant les petits tas et les couches trop épaisses à la base des plantes. Un paillage après séchage (1 ou 2 jours au soleil) permettra de pailler jusqu’à 10 centimètres, prolongeant ainsi la durée du paillis à 6 mois maximum.
La consoude et l’ortie, riches en potasse, azote et autres éléments nutritifs, font également d’excellents paillis. Il faudra les couper avant que les graines ne soient formées.
Les fougères, les bambous, les « mauvaises herbes » comme le chénopode, l’amarante, le trèfle, le pissenlit peuvent aussi faire office de paillis, au même titre que les fanes de légumes, les fleurs coupées et la paille.
Un sol vivant

Le paillage est une des pratiques nécessaires pour garantir un sol vivant, riche en humus, où l’eau et les nutriments sont restitués au fur et à mesure des besoins des plantes. Alors, pour éviter les pesticides et les engrais chimiques de synthèse, pour produire des fruits et des légumes sains, nutritifs et savoureux, peut-être suffirait-il de collaborer avec la nature…
Par Olivier Gruié, fondateur de Mon Jardin En Permaculture
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