Le désencombrement, se débarrasser du superflu pour mieux vivre
Ne garder dans son environnement que ce qui est essentiel pour vivre, voilà le pari de ceux qui pratiquent le désencombrement. Un bon moyen de vivre de manière plus harmonieuse et naturelle.
« À l’âge de 25 ans, j’étais en train de faire le ménage quand j’ai eu une crise de panique. Mon appartement était encombré de meubles et d’objets dont je ne me servais pas. Soudainement, j’ai eu l’impression d’étouffer », explique Claire, une jeune trentenaire. À la suite de cet épisode, elle décide de pratiquer le désencombrement, ne gardant chez elle que les objets indispensables. Le but ? Vivre dans un milieu plus respectueux de son environnement naturel, social et psychologique. « Depuis, je n’ai plus d’objets en plastique chez moi, j’ai résilié mon abonnement de bus pour faire du vélo et me suis passée de ma connexion Internet », explique-t-elle. « Vivre avec seulement le nécessaire me permet de gagner du temps et de me sentir bien mieux chez moi. »
Jeanne est étudiante en psychologie. Elle a découvert le désencombrement par hasard, en surfant sur la toile : « Je cherchais à avoir mode de vie plus éthique, je voulais éviter la surconsommation. J’ai fait une liste de tout ce dont j’avais réellement besoin et ai décidé de me débarrasser du reste. » Un bon moyen d’économiser de l’argent : « Quand mon téléphone haute technologie est tombé en panne, j’ai hésité à me racheter un smartphone. Finalement, j’ai pris un téléphone plus rudimentaire, à trente euros. Cela me permet d’être moins obnubilée par celui-ci et j’ai épargné pour partir en week-end à l’étranger. Un moment inoubliable ! » Car, le désencombrement, c’est aussi favoriser les expériences par rapport au matériel. « Quand on vit dans un monde où l’on est en permanence soumis à la publicité et où il faut toujours posséder plus, il est difficile de trouver le recul nécessaire et de franchir le pas. Ce dont j’avais le plus peur, c’était le jugement de mes amis. Finalement, tout s’est bien passé, certains sont même devenus des adeptes », conclut Jeanne.
Une pratique qui favorise le don et l’économie circulaire
Les « désencombreurs » recyclent, donnent ou vendent leurs objets. « La démarche est avant tout éthique, il faut donc éviter le gaspillage. Chaque objet superflu peut être utile à quelqu’un d’autre », explique Claire. Il existe de nombreuses associations qui récupèrent vêtements, meubles, livres ou encore denrées alimentaires. « Je n’ai quasiment rien jeté. Il existe beaucoup de sites Internet qui proposent un service de don. Quand je me suis débarrassée d’un meuble devenu trop encombrant, j’ai mis une petite annonce en ligne. Quelques minutes après, quelqu’un s’est montré intéressé et a pris ses dispositions pour l’emporter chez lui », raconte-t-elle.
Le désencombrement peut prendre du temps. Claire a passé deux ans à vider son appartement. Jeanne se débarrasse également petit à petit de ce qui l’encombre : « Ma démarche a pour but de me permettre de vivre plus simplement, il n’était donc pas question pour moi de tout jeter d’un coup et de purifier mon intérieur en un week-end. J’aime passer du temps à scruter chaque objet pour me demander si j’en ai besoin et faire en sorte qu’il ait une nouvelle utilité. » Lasse d’acheter des mouchoirs et de l’essuie-tout, Jeanne a, par exemple, décidé de se servir de vieux draps pour créer des chiffons réutilisables plutôt que de s’en débarrasser.
« Cela m’aide aussi à méditer, m’interroger sur l’importance des choses de la vie. »
Quelques astuces pour désencombrer son appartement ou sa maison
Le désencombrement est une méthode qui se veut respectueuse de l’environnement. Ainsi, il faut toujours favoriser une solution écologique et échanger, recycler, donner, plutôt que de jeter. Kaizen vous donne quelques pistes…
Il faut avant tout ne pas avoir de scrupules à faire du grand nettoyage. Ne pas hésiter à prendre son temps et aussi à faire cela par « petites étapes ». Choisir une partie du grenier ou un tiroir, par exemple. Ensuite, lorsqu’on hésite à sauter le pas, se poser quelques petites questions utiles :
- Quelle valeur a réellement cet objet à mes yeux ?
- En quoi est-il utile ? Inutile ? Qu’est-ce que cela m’apporte de l’avoir ?
- Le conserver, ça me coûte quoi ? Qu’est-ce que je crains ?
- De quoi ai-je besoin pour soulager cette crainte ?
Cela vous permettra de déterminer ce qui est indispensable et ce qui ne l’est pas. N’hésitez pas, non plus, à vous servir d’Internet. Des organiseurs en ligne comme FlyLady aident à faire des listes virtuelles et à mieux prévoir la quantité de choses qu’il reste à accomplir.
Pour se débarrasser des objets superflus, il ne faut pas hésiter à demander autour de soi si cela peut servir. De nombreuses associations, comme Emmaüs, peuvent récupérer des vêtements ainsi que des meubles. Des sites Internet tels que donnons.org ou encore recupe.net permettent de donner vos objets à des particuliers qui viennent jusqu’à votre domicile les récupérer. Recycler les objets électroniques évite de polluer les sols. Les Ateliers du Bocage vont même jusqu’à les racheter, pour ensuite les recycler et leur donner une nouvelle vie.
Licia Meysenq (@lmeysenqcruz)
Lire aussi : Repair café : n’en jetez plus !
Lire aussi : Ralentissons…