Bien-être

Florie Paul - De la finance au yoga 

Par Aude Raux, le 24 août 2020

©Jérômine Derigny

Suite à un burn-out, Florie Paul a quitté sa profession d’analyste en matières premières qu’elle exerçait au Vietnam pour devenir professeure de yoga et praticienne reiki. Un changement de vie qui lui apporte sérénité et bien-être… qu’elle transmet aux autres. 

 De ses yeux couleur bleu labradorite, Florie Paul regarde le chemin parcouru : « À 31 ans, j’ai déjà vécu plusieurs vies. » La jeune femme a ainsi suivi un sillon autre que celui tracé par ses études d’ingénieure agronome à l’Institut supérieur d’agriculture de Lille. Lors de son année-césure, l’étudiante est partie travailler au Népal pour l’association Maison des Himalayas. « Le choc ! raconte-t-elle. Pendant six mois, j’ai partagé le quotidien d’une famille qui élevait des chèvres pour faire du fromage. Cette expérience m’a transformée. J’ai appris à devenir autonome et à ouvrir mon esprit. Le retour en France a été d’autant plus difficile : notre société de sur-consommation m’est apparue vide de sens. » 

Aussi, Florie a choisi de revenir au Népal pour les trois stages qui ponctuaient ses études. À la fin de celles-ci, en 2011, elle a travaillé pendant un an au Ghana comme assistante-analyste dans le secteur du cacao. Avant de poser ses bagages au Vietnam en tant qu’analyste financière dans le café, pour le compte d’une société basée aux États-Unis. « Je me donnais à fond, se souvient-elle. Le salaire était conséquent pour compenser la charge de travail, mais je n’avais pas le temps de dépenser mon argent. Lorsque je partais sur le terrain, en “brousse”, je travaillais de 6 heures à 23 heures, à cause du décalage horaire. Mes congés se résumaient à douze jours par an. Surtout, je subissais énormément de pression de la part des traders. » Au bout de deux ans, son corps lui a envoyé les premiers signaux : « Je pleurais le matin en partant travailler et le soir en rentrant chez moi. Je souffrais de maux de ventre. Le stress était tel que j’étais proche de l’ulcère. Et fin 2015, j’ai fait un burn-out. J’avais 27 ans. En bonne perfectionniste, j’ai eu honte de ce que j’ai considéré comme un échec. Mon corps m’avait lâchée. » 

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Se poser les bonnes questions 

Florie a cependant décidé de l’écouter et s’est inscrite à une retraite yoga en Thaïlande. « Je pratiquais déjà cette discipline, mais en mode “Instagram” : je faisais la compétition de la meilleure posture avec mes voisines de tapis ! Loin de la dimension spirituelle du yoga. Pendant ce stage, je me suis posé les bonnes questions : la performance me rend-elle heureuse ? À quoi bon essayer de rentrer dans le moule de la société ? Pourquoi dépenser mon salaire en soins et mettre ma santé en danger ? » Forte d’avoir trouvé ses réponses, Florie a démissionné. De retour à Ho Chi Minh-Ville, elle a suivi plusieurs stages de yoga pour « transmettre cette recette du bonheur à d’autres ». Devenue, en 2016, professeure de yoga sous le nom de Joy, elle a ajouté un ingrédient : le reiki. Ce soin énergétique consiste en un transfert d’énergie par l’imposition des mains pour dénouer les tensions dans le corps et l’esprit. « Si mes collègues ont accueilli ma démission avec indifférence, le regard de mes proches a été difficile à vivre. Celui de mon grand-père, particulièrement : “Tu n’as quand même pas fait des études d’ingénieur et abandonné une belle carrière pour devenir prof de yoga et diviser ton salaire par dix !” »  

 

Enfin sereine et… utile 

Pendant sa formation de reiki, Florie a aussi découvert « le pouvoir des pierres » : « Un jour, alors que je donnais un cours de yoga, j’avais oublié de mettre mon bracelet en apatite. Je mélangeais l’anglais et le français. J’avais du mal à communiquer. Je confondais même gauche et droite ! Certains objecteront qu’il s’agit d’un effet placebo, mais moi qui ai testé de nombreuses pierres, je constate que leur pouvoir est impressionnant. » À tel point que Florie s’est mise à confectionner et vendre des bracelets. L’été 2017, en vacances à Lille, elle en a offert un à sa meilleure amie du lycée : « Angèle venait d’être maman. Je lui ai choisi un bracelet en pierres de soleil pour la vitalité. Elle aussi a été conquise. » C’est ainsi qu’en novembre 2017, les deux amies ont lancé leur société de vente directe spécialisée dans la lithothérapie : Jade & Joy. « Il s’agit de soin par les pierres, explique-t-elle. Grâce à leur pouvoir vibratoire et énergétique, les pierres agissent sur le psychisme et le physique. » Même le grand-père de Joy porte un bracelet conçu pour protéger ses articulations et apaiser ses inflammations ! 

Les deux amies sont complémentaires : Joy, riche de son carnet d’adresses en Asie, s’occupe des achats des pierres semi-précieuses, de la production, de l’analyse financière. Angèle, surnommée Jade, est en charge des ventes et de la communication. « Je vis désormais à Lille où j’enseigne le yoga et pratique le reiki. Je me sens enfin sereine. Et surtout utile à apporter ainsi du bien-être aux autres. Comme si j’avais enfin trouvé un sens à ma vie. »  


Pour aller plus loin 

  • www.jadeandjoy.fr

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