Chronique de Pascal Greboval

Cop, Qatar : où est passé le spirituel ?

Par Pascal Greboval, le 25 novembre 2022

coucher de soleil sur la mer

Comment croire en un changement de cap après cette semaine 47 de l’année 2022 ?

Elle résume les dérives de nos sociétés.

Pour celles et ceux qui auraient raté quelques épisodes, voici un rappel.

En sept jours chrono : Ouverture de la coupe du Monde de foot au Qatar, échec de la COP27, matraquage marketing de l’opération black Friday mondialisé, en France annonce de la hausse de 52% de La rémunération des patrons du CAC 40 en 2021, forte hausse de la demande de bénéficiaires aux Restos du Cœur avant même l’ouverture de la 38è campagne, tribune de 217 parlementaires de droite qui dénonce « l’éco totalitarisme » pour défendre la corrida ! L’arrêt de la série Plus belle vie est peut-être la goutte de trop pour les plus sensibles !

Tout est condensé dans cette semaine 47. Droit de l’Homme et de la nature bafoués pour divertir quelques milliards d’humains au profit de quelques milliardaires. Inaction des Etats face aux lobbys les plus pollueurs. Mondialisation du consumérisme. Cupidité de quelques-uns au détriment d’une large majorité. Utilisation intempestive de la Novlangue comme dans le roman 1984 de Georges Orwell.

Avec une telle semaine, la tentation est grande de prendre le large, la tangente pour éviter le mur qui devient inévitable. Mais pour aller où? Bien que nous vivions comme si nous en avions 5, nous n’avons qu’une seule planète, et seulement cinq spationautes ont intégré (cette semaine) la nouvelle promotion de L’Agence spatiale européenne.

Autrement dit, nous sommes condamnés à vivre ici. Condamné à vivre ! Comment avons-nous pu en arriver là ? La vie n’aurait-elle pas dû, pu rester une formidable aventure joyeuse ?

A quel moment avons-nous dérapé ? Pouvons-nous encore rattraper le dérapage ?

Mais avons-nous encore le temps de répondre à ces questions ?

Je ne le pense pas. Il est temps d’agir.

D’aucuns clamerons que nous agissons. Certes ! Nous agissons tel des maçons. Nous construisons des murs, des murs de Berlin, entre nous, entre l’Occident et le reste du monde, entre les jeunes et les vieux, entre les nantis et les précaires, etc. Isaac Newton avait raison : «Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts.»

Or ces murs ne nous protégeront de rien. Face à la montée des eaux, aux incendies, à la sécheresse, aux migrations massives, aux pandémies, aussi hauts, solides, infranchissables qu’ils auront été conçus, ces murs tomberont comme des châteaux de cartes. Et nous serons désemparés.

Encore plus qu’aujourd’hui ! ? Je ne sais pas ! Mais peut-on dire je ne sais pas en 2022 ?

Après cette semaine, je ne sais plus si les gouttes du colibri, les luttes politiques, la désobéissance civile permettront l’émergence d’un nouveau paradigme alors, je crois qu’il devient urgent de construire nos havres de quiétudes, seuls ou avec des proches.

Le propos est moins une invitation au repli sur soi, que la construction d’un édifice personnel solide qui permet de traverser les crises les unes après les autres sans vaciller. Tel des roseaux qui plient mais ne rompt pas, solides sur nos bases nous pourrons traverser les tempêtes à venir.

Ce travail spirituel, nommons bien les choses, est peut-être « en même temps » le prérequis et la planche de salut d’un avenir incertain. Ce que Théodore Monod a bien résumé : « Il faut faire passer l’homme avant le profit, la croissance spirituelle avant le PNB. »


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