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samedi 23 novembre 2024
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Cosmétique 100% Bio et zéro déchet : la solution avec le fait maison ?

Shampoings, déodorants, lotions, maquillages… les produits cosmétiques ont envahi notre quotidien. Si la cosmétique bio est une alternative à la cosmétique conventionnelle, tous les produits qui se revendiquent naturels ne sont pas pour autant exempts de produits chimiques. Comment faire le tri, choisir en conscience les produits respectueux de la santé et de la planète ? Kaizen a fait le point pour vous.

En 2018, 58 % des Françaises ont acheté un cosmétique bio et 72 % en ont déjà utilisé au cours de leur vie, selon un sondage IFOP. Leur nombre a presque doublé en 8 ans puisque en 2010 elles n’étaient que 30 %. En opposition aux principes actifs chimiques et aux conservateurs utilisés dans la cosmétique conventionnelle, la cosmétique bio et naturelle met l’accent sur les huiles essentielles, les huiles végétales ou bien les cires naturelles. Les matières synthétiques agressives pour la peau et le corps, ou polluantes pour l’environnement, sont généralement excluent de sa composition. Mais 40% des Françaises interrogées s’interrogent sur leur consommation de cosmétique, en raison du manque de clarté de l’information sur la naturalité des produits.

Un grand nombre de marques mettent en effet en avant leur côté bio ou se déclarent « naturelles », appuyés par un packaging au ton vert et aux illustrations florales. Sachant qu’un cosmétique naturel peut contenir des ingrédients à base de plantes sans pour autant répondre à des critères biologiques… Ce flou s’est d’ailleurs accentué en 2017 avec la norme ISO 16128 relative aux cosmétiques BIO. Cette réglementation internationale vise à définir ce qu’est un produit naturel ou biologique. Si le calcul de la part biologique ou naturelle des ingrédients dans le produit fini est précisé, ce que contient réellement le produit naturel en question lui ne l’est pas. Des cosmétiques peuvent donc légalement se revendiquer naturels s’ils ont un minimum de bio dans leur composition (aucun pourcentage minimal n’est imposé), alors qu’ils contiennent des ingrédients chimiques et polluants !

Afin d’identifier la composition des produits de beauté et d’hygiène, il est donc nécessaire d’apprendre à décortiquer les produits. Entre les ingrédients biologiques, dérivés biologiques, naturels et dérivés naturel, difficile de s’y retrouver. Mais grâce à des applications tels que CleanBeauty, la composition est analysée à partir d’une photo de la liste des ingrédients. Sur sa chaîne Youtube de beauté naturelle & bio, la Petite Gaby, elle, fait la chasse au greenwashing en décortiquant méticuleusement les produits qui revendiquent une composition naturelle. Enfin, le plus simple est de bien distinguer les cosmétiques dits naturel de ceux labellisés Bio, puisque ces derniers imposent une composition minimum de 95 % d’ingrédients biologiques.

Le chiffre d’affaires généré par les produits d’hygiène et de beauté bio en 2018 était de 111 millions € selon l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) rapporté par LSA. Un nombre qui semble minime face au 6 milliards du secteur conventionnel. Or, les ventes de ce dernier ont reculé de 2 %, tandis que les achats de cosmétiques bio ont augmenté de 35 %.

Des kits cosmétiques zéro déchets

Bio ou pas,  la problématique des emballages générés par notre salle de bain persiste. D’où l’offre de cosmétiques solides et zéro déchet initiée par certaines marques. Chaque année en France, un habitant produit 354 kg d’ordures ménagères. « La salle de bain est la pièce la plus génératrice de déchets avec la cuisine », constate Lucie Blanchard, créatrice de la box Nana zéro déchet. Afin d’éviter toute allégation marketing de cosmétiques Bio et puisque le “meilleur” déchet reste celui qu’on ne produit pas. L’idéal ne serait-il pas finalement de réaliser soi-même ses produits ?

Lucie Blanchard, a entamé son initiative éco-responsable il y a six ans : « Les gens qui passaient chez moi étaient inspirés par cette démarche, mais avaient du mal à se lancer. L’étape magasin en vrac leur semblait trop importante à franchir. J’ai commencé à réaliser des kits zéro déchets en guise de cadeaux. » Sa box, qu’elle définit comme « box pour un foyer type » comprend des produits tels qu’une brosse à dents à tête rechargeable et son étui, des mouchoirs en tissu upcyclés, un sac à vrac… Un premier pas pour ceux qui souhaitent changer leur mode de consommation.

Cosmétique 100% Bio et zéro déchet : la solution dans le fait maison ?

Box zero déchet L’Essentielle © Lucie Blanchard

Depuis le 12 septembre jusqu’au 30 novembre 2019, Zero Waste France et l’Université des colibris proposent le tout premier MOOC en France sur le zéro déchet. Ce parcours d’apprentissage interactif permet de débuter ou de progresser dans sa pratique du zéro déchet avec une formation en ligne intégrée.

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La plateforme Youtube qui abrite 2 milliards d’utilisateurs, voit elle fleurir de plus en plus des contenus orientés vers la cosmétique naturelle et fait maison tel que la chaîne d’Alys Boucher suivie par 250 000 personnes. « J’ai voulu partager mes recettes afin de les démocratiser en les rendant accessibles, explique la YouTubeuse de 28 ans qui partage Tutos, DIY et recettes de cosmétiques zéro déchets depuis huit ans.

Marie Lopez alias Enjoy Phoenix est la youtubeuse beauté la plus suivie de France, de par sa communauté qui rassemble 4 millions d’internautes. Cette dernière n’a pas battu l’empire de sa chaîne youtube lifestyle en 2012 sur la cosmétique naturelle, mais prend récemment position en faveur de l’écologie. Dans une de ses vidéos, la jeune femme alerte sur la quantité astronomique de colis de la part des marques qu’elle reçoit chaque jour. La majorité finissent à la poubelle, car elle n’a pas le temps de tout tester. Les gigantesques et nombreux paquets envoyés par les marques y compris pour un mascara sont un affront à l’environnement. « Je pense que c’est une bonne chose qu’elle ouvre les yeux au vu de sa communauté assez conséquente », remarque Alys Boucher.

Pour le maquillage bio et naturel, des youtubeuses tels que Héloïse monchablon alias Easy Blush ou encore Ilia Renon partagent leur tutos beauté. 

Le fait-maison, moins chère et plus rapide !

Réaliser ses cosmétiques maisons permet de réduire la quantité d’ingrédients tout en contrôlant leur qualité et leur provenance. Un produit du placard de la cuisine cache beaucoup plus d’utilisations qu’il n’y paraît. L’huile de coco peut autant servir comme démaquillant ou crème que de base pour un déodorant. Le savon de Maille, quant à lui, peut aussi bien agir comme détachant qu’ingrédient d’une mousse à raser. Bref, l’investissement repose sur les produits de base ou des huiles essentielles, mais devient plus économique sur le long terme tel que le constate Alys Boucher : « J’ai fait énormément d’économies ne serait que sur le côté cosmétique, l’entretien de ma peau et mes cheveux ne me coûtent même pas 5 € par mois. Une somme qui diffère bien du total de toutes les crèmes, shampoing, lotions, etc. »

Idem pour le zéro déchet : « La lingette démaquillante lavable à l’achat est plus cher qu’une lingette jetable, mais c’est un investissement qui dure dans le temps », explique Lucie Blanchard.

Cosmétique 100% Bio et zéro déchet : la solution dans le fait maison ?

 » Mon masque gommant à la farine de châtaigne, permet d’éliminer les cellules mortes et les impuretés tout en douceur même pour les peaux sensibles ou réactives » © Alys Boucher

Fabriquer son cosmétique ne prend pas plus de temps lorsque l’on connaît ses besoins selon Alys Boucher : « Je passe 5 minutes par jour dans ma salle de bain. Deux, trois pschitt d’eau florale et quelques gouttes d’huile à repartir sur la peau ne prennent finalement pas plus de temps. On n’a pas besoin de dizaine de produits. Sur ma chaîne, c’est plutôt la décroissance qui est prônée. »

Une fabrication maison pose ainsi la question d’un certain minimalisme y compris dans la routine du soin. A-t-on réellement besoin de s’appliquer un sérum, une lotion, un contour des yeux, comme l’industrie veut le faire croire ? Une peau saine est une peau qui respire. « Le fait-maison me débarrasse de l’utilisation d’emballages et je ne pollue aucune de mes canalisations », atteste Alys Boucher.

Connaissance des composants, retour à la sobriété et réduction des impacts sur l’environnement sont autant de bonnes raisons de concocter ses produits. Débuter par la réalisation d’un cosmétique Bio est déjà un petit pas pour la planète, et un grand pas pour sa santé et son porte-monnaie.

Par Louna Boulay


Lire aussi : 

Kaizen 9 : Cosmétique bio, la nature sur la peau

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