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mardi 1 avril 2025
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Chocolat de Dubaï : la version maison, éthique et responsable

Le “chocolat de Dubaï” affole les réseaux sociaux. Cette gourmandise ultra-gourmande à la pistache, au chocolat fondant et aux textures croustillantes incarne un luxe sucré, excessif… et loin d’être neutre écologiquement. Et si l’on réinventait cette tendance virale à notre façon ? Plus simple, plus sobre, plus durable — sans rien sacrifier au plaisir.

Une barre virale… et énergivore

La version d’origine, popularisée dans les Émirats, associe :

  • une base de chocolat (souvent au lait),
  • une crème de pistache très sucrée,
  • des cheveux d’ange (kataifi) dorés,
  • des éclats croustillants, parfois du caramel,
  • et même des feuilles d’or comestible.

C’est une recette tape-à-l’œil, conçue pour être photogénique et luxueuse. Mais derrière cette apparente gourmandise, se cache un impact :

  • Produits importés (pistaches d’Iran ou des États-Unis, chocolat industriel)
  • Emballages surdimensionnés, suremballés pour l’export
  • Transport longue distance (livraisons express depuis le Golfe)
  • Excès de sucre et d’additifs, sans transparence sur les ingrédients

Le coût est multiple mais invisible pour le consommateur :

  • Importation massive d’ingrédients exotiques (pistaches, chocolat, or alimentaire)
  • Packaging individuel, sur-emballage, logistique carbonée
  • Prix souvent déconnecté du contenu réel : jusqu’à 15 à 25 € la barre

Une gourmandise… qui pourrait être plus alignée avec nos valeurs.

Réinventer ce plaisir de façon responsable

Le but n’est pas de renoncer, mais de reprendre la main. En cuisinant soi-même, avec des produits simples, en choisissant des filières propres, on peut créer une barre inspirée du chocolat de Dubaï, mais alignée avec nos valeurs.

Ce que l’on garde :

  • Le contraste fondant / croustillant
  • La crème de pistache
  • Le chocolat intense
  • Le plaisir des textures

Ce que l’on change :

  • Les quantités (moins de sucre, moins de gras)
  • L’origine des produits (filières durables)
  • L’emballage (zéro déchet ou bocaux maison)
  • Le sens du geste : plus artisanal, plus juste

Crème de pistache maison

Ingrédients (pour 1 pot) :

  • 100 g de pistaches non salées, émondées (bio si possible)
  • 2 à 3 c. à soupe de sucre complet ou de sirop d’érable
  • 1 c. à soupe d’huile neutre (tournesol, noisette ou colza doux)
  • 80 ml de lait végétal (avoine, riz) ou fermier local
  • 1 pincée de sel
  • (Facultatif) Quelques gouttes de vanille naturelle ou une pointe de cardamome

Préparation :

  1. Torréfier les pistaches à sec (150 °C – 5 à 8 min).
  2. Mixer longuement jusqu’à obtention d’une pâte.
  3. Ajouter sucre, sel, vanille, puis le lait progressivement.
  4. Mixer jusqu’à obtenir une crème lisse et onctueuse.
  5. Conserver au frais (7 jours) ou congeler en petites portions.

Version zéro déchet :

  • Pots récupérés
  • Coques de pistache compostées ou utilisées au jardin
  • Lait végétal maison recommandé

Chocolat responsable

Choix recommandé :

  • Chocolat noir 70 % minimum, bio et équitable (coopératives sud-américaines ou africaines)
  • Éviter les chocolats très transformés ou issus de marques opaques
  • Faire fondre au bain-marie avec un peu de sel pour rehausser le goût

Cheveux d’ange croustillants (kataifi)

Ingrédient : pâte kataifi (en épicerie bio ou orientale)

Préparation :

  1. Dérouler une petite portion.
  2. Badigeonner légèrement d’huile neutre ou de beurre clarifié.
  3. Dorer 8 minutes au four à 170 °C.
  4. Laisser refroidir.
  5. Intégrer en couches ou en topping croustillant.

Montage de la barre maison

Ingrédients :

  • Chocolat noir fondu
  • Crème de pistache maison
  • Cheveux d’ange dorés
  • Éclats de pistache ou de fruits secs
  • Zestes d’orange ou pincée de fleur de sel (optionnel)

Étapes :

  1. Verser une fine couche de chocolat fondu au fond d’un moule à mini-barres ou à muffins.
  2. Ajouter une cuillère de crème de pistache.
  3. Ajouter une couche de cheveux d’ange croustillants.
  4. Recouvrir de chocolat fondu.
  5. Parsemer de pistaches hachées ou d’écorces d’agrumes séchés.
  6. Laisser prendre au frais.

À offrir : dans un bocal récupéré, emballé dans un tissu (furoshiki), ou simplement dégusté en famille.


Peut-on consommer des pistaches de manière responsable ?

Les plus gros producteurs mondiaux sont :

  • États-Unis (Californie) : premier exportateur mondial, mais culture très gourmande en eau, dans une région régulièrement frappée par la sécheresse.
  • Iran : autre géant du secteur, mais avec des enjeux politiques, sociaux et environnementaux forts (monocultures, surexploitation des ressources).
  • Turquie : culture plus traditionnelle, parfois plus vertueuse selon les fermes.
  • Grèce, Italie (Sicile), Espagne : petits volumes, mais circuits plus courts et souvent bio.
  • 🌍 Empreinte carbone : transport longue distance, transformation industrielle, emballage jetable
  • 💧 Stress hydrique : la pistache a besoin de beaucoup d’eau (jusqu’à 4 700 litres pour 1 kg de pistaches en Californie)
  • 🧑‍🌾 Conditions sociales : peu de transparence sur les conditions de travail dans certains pays
  • 🚜 Monocultures intensives : perte de biodiversité, usage de pesticides, appauvrissement des sols

En vrac ou en circuit court :

  • Recherchez des pistaches européennes : Sicile (Brontë), Grèce, Espagne
  • Favorisez les filières courtes ou producteurs artisanaux (marchés, coopératives, Amap)

En version bio :

  • Choisissez des pistaches bio non salées, de préférence issues d’une culture diversifiée
  • Vérifiez la provenance : un label bio européen + mention du pays d’origine est un bon signe

En cohérence avec l’usage :

  • Pour une recette ponctuelle (comme une crème), inutile d’en acheter trop
  • Achetez en petite quantité et conservez-les au sec pour éviter le gaspillage

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