Une collision maritime survenue en mer du Nord, à 16 kilomètres des côtes anglaises, suscite de vives inquiétudes. Le pétrolier américain Stena Immaculate et le porte-conteneurs portugais Solong ont libéré une partie de leur cargaison dans l’océan, comprenant du kérosène et du cyanure de sodium. Une situation qui pourrait avoir des répercussions environnementales désastreuses.
Des substances hautement toxiques en mer
L’impact entre les deux navires a entraîné un déversement partiel de leur cargaison. Tandis que le Stena Immaculate transportait environ 220 000 barils de kérosène, le Solong contenait quinze conteneurs de cyanure de sodium, un produit extrêmement toxique utilisé dans l’extraction de métaux précieux.
Le cyanure de sodium, au contact de l’eau, peut libérer de l’acide cyanhydrique, un gaz mortel pouvant s’avérer désastreux pour la faune marine. Cette substance chimique est connue pour provoquer l’asphyxie des organismes aquatiques, menaçant gravement l’écosystème de la mer du Nord. En parallèle, le kérosène s’est partiellement enflammé, contribuant à la pollution atmosphérique et à l’intoxication des eaux maritimes.
Un impact écologique majeur
La zone touchée par l’accident est un écosystème fragile, abritant notamment une importante population de phoques gris et d’oiseaux marins. L’embouchure du Humber, site protégé d’importance internationale, pourrait être gravement affectée. Des espèces comme les avocettes et les pluviers dorés, déjà menacées par la destruction de leur habitat, risquent d’être décimées par l’exposition aux substances toxiques.
D’après Tom Webb, écologue marin à l’université de Sheffield, l’accident pourrait provoquer une contamination prolongée de la chaîne alimentaire, affectant non seulement les espèces marines, mais aussi les populations locales dépendantes de la pêche.
Des secours en alerte, une réponse insuffisante ?
Un incendie majeur s’est déclaré à bord du Stena Immaculate, compliquant les opérations de secours. Les garde-côtes britanniques ont mis en place une surveillance de la zone et envisagent des mesures pour contenir la pollution. Cependant, les associations environnementales, dont Greenpeace et Robin des Bois, dénoncent un manque de réactivité des autorités face à l’ampleur de la menace.
Le gouvernement britannique a reconnu la gravité de la situation, qualifiant l’accident de « préoccupant ». Une évaluation est en cours pour déterminer les actions à mener. Cependant, en l’absence d’une intervention rapide et efficace, le risque d’une catastrophe écologique durable reste élevé.
Vers un renforcement des régulations maritimes ?
Cette collision pose une nouvelle fois la question de la sécurité du transport maritime et des régulations en vigueur. Les experts pointent du doigt l’intensité du trafic en mer du Nord, l’un des couloirs maritimes les plus empruntés au monde. Une meilleure régulation du transport des matières dangereuses et une surveillance accrue des navires pourraient prévenir ce type de catastrophes.
En attendant, l’heure est à la mobilisation des secours et à l’évaluation des dégâts. Les prochains jours seront déterminants pour limiter les conséquences de cet accident, qui pourrait bien devenir l’un des pires désastres environnementaux de la décennie.
