La pollution de l’air provoque des dizaines de milliers de cas d’AVC, d’asthme et de cancer par an en Île-de-France. 6 900 cas d’asthme chez les enfants pourraient être évités en réduisant la pollution de l’air
Chaque année, la pollution de l’air est responsable de dizaines de milliers de maladies chroniques en Île-de-France, selon une récente étude menée par Airparif et l’Observatoire régional de santé – Île-de-France (ORS – IDF). En cause : les concentrations élevées de particules fines et de dioxyde d’azote, principalement issues du trafic routier, du chauffage au bois et au gaz.
Un impact sanitaire majeur
L’exposition à ces polluants engendre de nombreuses pathologies, parmi lesquelles :
- 6 900 cas d’asthme chez les enfants (18 % des nouveaux cas annuels en Île-de-France) ;
- 1 750 infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez les enfants (12 % des nouveaux cas) ;
- 590 cancers du poumon (10 % des nouveaux cas) ;
- 2 720 cas d’asthme chez les adultes (14 % des nouveaux cas) ;
- 2 710 cas de broncho-pneumopathies chroniques obstructives (11 % des nouveaux cas) ;
- 1 360 accidents vasculaires cérébraux (10 % des nouveaux cas) ;
- 920 infarctus aigus du myocarde (8 % des nouveaux cas) ;
- 16 590 cas d’hypertension artérielle (10 % des nouveaux cas) ;
- 2 360 cas de diabète de type 2 (6 % des nouveaux cas).
Une amélioration insuffisante
Bien que la qualité de l’air en Île-de-France se soit améliorée depuis vingt ans – avec une réduction de 55 % des concentrations moyennes de particules fines et de dioxyde d’azote entre 2003 et 2023 – les niveaux de pollution dépassent toujours largement les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Airparif et l’ORS – IDF appellent donc à une diminution drastique des émissions pour réduire les risques sanitaires.
Un coût économique colossal
Outre les conséquences sanitaires, la pollution de l’air représente un coût financier immense. Chaque année, les pathologies induites entraînent un surcoût de 2,1 milliards d’euros, lié aux consultations médicales, hospitalisations, médicaments, absences au travail et retraites anticipées.
Par ailleurs, une étude de 2022 estime que l’abaissement des concentrations de polluants aux seuils recommandés par l’OMS permettrait d’éviter 7 900 décès prématurés par an en Île-de-France. Le coût économique de ces décès s’élève à 25,5 milliards d’euros.
Des mesures urgentes à adopter
Face à cette situation alarmante, il devient impératif d’accélérer la transition vers des transports moins polluants, d’encourager des modes de chauffage plus respectueux de l’environnement et de renforcer la réglementation sur les émissions industrielles. La lutte contre la pollution de l’air est un enjeu majeur de santé publique qui ne peut plus être ignoré.