Où en est la France dans la transition énergétique ?
Chaque année, le 26 janvier, la Journée internationale des énergies propres, adoptée par l’ONU, nous invite à réfléchir sur les enjeux cruciaux de la transition énergétique. Cette journée mondiale met en lumière les avancées, mais aussi les défis d’une économie plus verte. Si les ressources fossiles continuent de dominer l’économie mondiale, comment la France se positionne-t-elle dans cette course aux énergies renouvelables et quelle place occupe-t-elle dans la lutte globale contre le réchauffement climatique ?
Les énergies renouvelables : une diversité de ressources prometteuses
Rayonnement solaire, force du vent ou de l’eau, géothermie, chaleur du bois et biomasse, ou encore la partie organique des déchets… Les énergies renouvelables se présentent sous de nombreuses formes et partagent deux qualités essentielles :
- Inépuisables à l’échelle humaine, contrairement aux énergies fossiles.
- Faible impact climatique, car elles émettent peu ou pas de gaz à effet de serre.
En France, la production d’énergies renouvelables a bondi de 75 % entre 2005 et 2022. Le bois-énergie et l’hydraulique demeurent les piliers du mix énergétique renouvelable français, mais l’éolien et les pompes à chaleur enregistrent également une forte progression ces dernières années.
Cela dit, au niveau mondial, l’accès à des sources d’énergie propres reste un défi majeur. Aujourd’hui, 685 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité, principalement en Afrique subsaharienne, et la France pourrait jouer un rôle plus actif dans cette lutte pour l’accès universel à l’énergie.
Les performances françaises dans le contexte européen
En 2022, les énergies renouvelables représentaient 20,7 % de la consommation finale brute d’énergie en France, un chiffre qui témoigne d’une progression notable mais insuffisante pour atteindre les objectifs fixés par la France dans le cadre de la transition énergétique et de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC).
Comparée à ses voisins européens, la France accuse un certain retard, notamment en matière d’éolien terrestre et marin, freinée par des contraintes administratives et des oppositions locales. Cependant, le pays dispose d’atouts majeurs, tels que son potentiel en hydraulique et le développement de la géothermie, notamment dans certaines régions, qui peuvent jouer un rôle clé dans la diversification de ses sources d’énergie renouvelable.
Une transition juste et inclusive pour tous les territoires
La Journée internationale des énergies propres met en avant l’importance d’une transition énergétique équitable et inclusive. En France, certains territoires se distinguent par leur dynamisme :
Le sud du pays exploite au mieux son potentiel solaire.
L’Ouest s’impose dans l’éolien terrestre.
L’Est, avec ses forêts, reste un bastion du bois-énergie.
Cependant, des défis demeurent : inégalités territoriales, difficultés d’accès au financement pour les petites collectivités, et manque de concertation avec les populations locales. Cette transition doit se faire de manière à ne laisser personne de côté, notamment dans les régions les plus vulnérables.
Le lien entre énergies propres et développement socio-économique est essentiel pour résoudre les problèmes des communautés vulnérables, en particulier dans les pays en développement. L’adoption des énergies renouvelables peut offrir une véritable opportunité pour stimuler l’éducation, les soins de santé et les opportunités économiques, tout en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles polluants.
Sensibiliser grâce à la pédagogie et aux actions concrètes
Pour promouvoir la transition énergétique, l’éducation et la communication jouent un rôle central. Le Commissariat général au développement durable propose une vidéo pédagogique de trois minutes résumant l’état des lieux des énergies renouvelables en France. Ces supports clairs et accessibles sont cruciaux pour mobiliser les citoyens et les encourager à agir.
Au niveau mondial, l’amélioration de l’efficacité énergétique est également un levier majeur pour garantir un accès universel à l’énergie durable. En réduisant la consommation énergétique dans des secteurs comme les transports, la construction et l’éclairage, la France peut participer activement à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et à la réduction de la pollution par le carbone.
Un appel à l’action mondiale et locale
La Journée internationale des énergies propres est une occasion de rappeler que la transition énergétique ne concerne pas uniquement l’environnement, mais aussi l’économie et la justice sociale. Si des progrès ont été réalisés, les objectifs doivent être rehaussés pour répondre aux urgences climatiques et atteindre une véritable souveraineté énergétique. Les énergies renouvelables doivent devenir la norme mondiale, et cela passe par un engagement collectif. La France, tout comme les autres pays, doit intensifier ses efforts pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et investir dans des sources d’énergie propres, abordables, et durables.
Le 26 janvier, à l’occasion de cette journée de sensibilisation, il est essentiel de se rappeler que la transition énergétique est aussi une question de solidarité mondiale. En favorisant l’accès aux énergies renouvelables dans les régions en développement, nous contribuons non seulement à protéger la planète, mais aussi à améliorer la vie de millions de personnes dans le monde.
Note de fin : Les termes « énergies propres » et « énergies renouvelables » sont souvent utilisés de manière interchangeable, mais ils ne désignent pas exactement la même chose.
- Énergies renouvelables désignent les sources d’énergie qui se régénèrent naturellement à l’échelle humaine, comme le solaire, l’éolien, l’hydraulique, la géothermie, la biomasse, etc. Elles sont essentiellement inépuisables sur le long terme.
- Énergies propres font référence à des sources d’énergie qui ont un faible impact environnemental, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Les énergies renouvelables en font partie, mais ce terme inclut aussi des technologies plus efficaces qui, bien que non renouvelables, génèrent peu ou pas de pollution, comme le nucléaire.
En résumé, toutes les énergies renouvelables sont des énergies propres, mais toutes les énergies propres ne sont pas nécessairement renouvelables.
Quelques exemples d’énergies propres :
Hydrogène vert : Produit à partir d’électricité renouvelable, l’hydrogène vert est une alternative propre aux énergies fossiles dans certains secteurs, comme le transport et l’industrie.
Énergies renouvelables :
Solaire : énergie captée par les panneaux photovoltaïques ou thermiques.
Éolien : énergie générée par le vent, captée par des éoliennes.
Hydraulique : énergie produite par le mouvement de l’eau, comme dans les barrages ou les centrales marémotrices.
Géothermie : énergie provenant de la chaleur interne de la Terre.
Biomasse : énergie obtenue à partir de matières organiques (bois, déchets agricoles, etc.).
Énergie nucléaire : Bien que non renouvelable, elle est considérée comme propre en raison de ses faibles émissions de gaz à effet de serre, malgré les préoccupations liées aux déchets radioactifs.