Un nouvel outil pour guider les consommateurs vers des produits plus durables
Depuis le 8 janvier 2025, un nouvel indicateur fait son apparition dans les rayons des magasins d’électronique : l’indice de durabilité. Ce logo, qui remplace l’indice de réparabilité sur certains produits, a pour objectif d’informer les consommateurs sur la réparabilité, la fiabilité et la longévité des produits électroniques, en particulier les téléviseurs, et bientôt les lave-linge. Mais si cet outil peut représenter un véritable progrès pour la consommation responsable, certaines associations déplorent que la gamme de produits concernés reste encore trop restreinte.
Un indice plus complet que l’indice de réparabilité
L’indice de durabilité est la version améliorée de l’indice de réparabilité, un dispositif instauré par la loi antigaspillage de 2020. Celui-ci avait déjà pour but de noter la facilité de réparation des produits électroniques, mais l’indice de durabilité va plus loin en intégrant de nouveaux critères. En plus de la réparabilité, il prend désormais en compte la fiabilité des équipements, leur résistance aux contraintes et à l’usure, ainsi que la garantie commerciale offerte par le fabricant.
Cette nouvelle échelle se présente sous forme d’une note globale allant de 0 à 10, accompagnée de cinq couleurs allant du vert (pour les produits les plus durables) au rouge (pour ceux jugés moins fiables). Les critères de fiabilité incluent la résistance à l’usure, la facilité de maintenance, et l’existence d’une garantie commerciale, tandis que la réparabilité est mesurée par l’accessibilité de la documentation technique et la disponibilité des pièces détachées.
Un outil pour favoriser des produits éco-conçus
Le ministère de la Transition écologique considère cet indice comme un outil essentiel pour informer les consommateurs et encourager la production de biens éco-conçus. Selon l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP), ce dispositif est un pas dans la bonne direction, permettant de mieux éclairer les choix des consommateurs et d’inciter les fabricants à produire des appareils durables. En effet, une telle transparence pourrait réduire la surconsommation en orientant les achats vers des produits dont la durée de vie est prolongée et la réparabilité facilitée.
Une portée encore limitée
Si l’indice de durabilité se montre prometteur, il ne concerne actuellement que certaines catégories de produits. Dès aujourd’hui, les téléviseurs seront les premiers à arborer ce logo, suivis des lave-linge dès avril 2025. L’association HOP regrette toutefois que l’indice ne couvre pas encore tous les appareils électroniques, en particulier les smartphones, un domaine où l’indice de durabilité a été rejeté par l’Union européenne. En effet, la Commission européenne a jugé que l’indice français pour les téléphones portables pourrait entrer en conflit avec un dispositif européen similaire, qui mettra l’accent sur l’efficacité énergétique, la longévité, et la résistance aux chutes, mais avec moins de détails.
Pourtant, des critiques émergent sur le fait que cette exclusion des smartphones pourrait limiter l’impact global de l’indice, surtout dans un secteur où la durée de vie des produits est un enjeu majeur.
Un premier pas, mais des défis restent à relever
L’indice de durabilité semble être une avancée positive vers une consommation plus consciente et durable, mais il soulève aussi des questions. L’outil est-il assez détaillé pour guider efficacement les consommateurs ? Les fabricants seront-ils incités à changer leurs pratiques ? Et surtout, cette initiative suffira-t-elle à réduire l’obsolescence programmée et la surconsommation ?
Certes, l’introduction de cet indice représente un progrès dans la lutte contre le gaspillage, mais il n’est qu’un premier pas. Pour qu’il ait un véritable impact, il faudra que d’autres produits soient intégrés au dispositif et que les critères d’évaluation soient affinés pour couvrir davantage d’aspects de la durabilité des produits.
