Emballages en fibres végétales : une fausse bonne idée pour la santé et l’environnement ?
Longtemps perçus comme une alternative écologique aux plastiques à usage unique, les emballages alimentaires à base de fibres végétales ne sont pas aussi vertueux qu’ils en ont l’air. Une étude récente de l’association de consommateurs CLCV met en lumière leur composition problématique et des promesses parfois trompeuses.
Substances nocives détectées
Des tests réalisés sur des emballages courants comme des barquettes en pulpe de canne à sucre, des boîtes à pizza en carton ondulé ou encore des pots à soupe en kraft ont révélé la présence de substances inquiétantes :
- Du bisphénol A, un perturbateur endocrinien interdit en France depuis 2015, a été détecté dans une boîte à pizza, probablement en raison de l’utilisation de carton recyclé.
- Des PFAS (substances perfluorées), connues pour leur toxicité et leur persistance dans l’environnement, ont été identifiés dans une barquette en pulpe de canne à sucre. Ces composés sont souvent utilisés pour leurs propriétés imperméabilisantes et de résistance à la chaleur.
Recyclabilité et confusion des termes
L’étude pointe également du doigt les fausses allégations environnementales. Bien que présentés comme compostables ou biodégradables, ces emballages sont souvent recouverts d’un revêtement plastique qui complique leur recyclage. La CLCV dénonce un manque de clarté et des promesses exagérées sur leur durabilité.
Un appel à la transparence et à la réglementation
Pour l’association, il est urgent que les industriels soient plus transparents sur la composition de leurs produits et que les pouvoirs publics renforcent la réglementation. La mauvaise coordination entre le règlement REACH, qui encadre les substances chimiques en Europe, et celui concernant les matériaux en contact avec les aliments, est particulièrement mise en cause. Cette incohérence permet la présence de composés tels que les bisphénols, phtalates et PFAS dans les emballages alimentaires.
Une seule solution durable : le zéro déchet
En conclusion, le remplacement des plastiques jetables par des emballages à base de fibres végétales ne tient pas ses promesses. La CLCV préconise de favoriser les emballages réutilisables et d’adopter des pratiques zéro déchet, seules alternatives réellement respectueuses de la santé et de l’environnement.
