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mercredi 4 décembre 2024
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Le retour du plastique dans les emballages de fruits & légumes : risques et solutions

Annulation de l’interdiction des emballages plastiques pour les fruits et légumes

Il y a à peine quelques jours de ça, le Conseil d’Etat revenait sur l’interdiction des emballages plastiques pour les fruits et légumes en annulant le décret d’application de juin 2023 pris en application de la loi Anti-gaspillage et économie circulaire (dite « Loi Agec ».) La raison invoquée par le Conseil d’Etat est un alignement nécessaire avec la législation européenne, devant bientôt aboutir à un règlement concernant les restrictions sur certaines formes d’emballages jugées inutiles, dont les emballages plastiques.

Si la décision d’annulation peut surprendre par ses motifs (le respect de la gouvernance de l’état de droit de l’Union Européenne prévaudrait donc sur les intérêts de santé publique ?), c’est précisément parce que les emballages en plastique ont un véritable impact sur notre santé. Par ailleurs, la perspective d’un traité mondial ; efficace et réellement engageant ; contre la pollution plastique s’assombrit. En effet, les négociations actuelles à Busan en Corée du Sud, réunissant 175 pays de l’ONU, montrent à quels points les intérêts économiques des Etats dictent leur volonté de réduire ou non le plastique, alors que les scientifiques, quant à eux, alertent sur le franchissement consommé de la « limite planétaire » relative à la pollution chimique et plastique[1].

Les risques des emballages en plastique destinés à l’alimentation pour notre santé

5 grammes de plastiques par semaine… c’est ce que nous ingurgitons tous en raison de nos aliments et boissons, soit l’équivalent d’une carte de crédit. L’Université australienne de Newcastle avait mis en évidence ce chiffre dans une étude[2] de 2019 dont l’objectif était d’identifier l’ingestion du plastique et son impact pour l’homme et les êtres vivants. Selon l’étude, une personne consommerait en moyenne par semaine 1769 particules de plastique via l’eau (du robinet et en bouteille), 182 particules dans une crevette, 10 particules dans une bière, et 11 particules dans du sel.

Mais quels sont les risques pour notre santé ?

Si l’Université de Newcastle indiquait en 2019 que les risques à long-terme sont encore assez méconnus pour la santé, il n’en demeurait pas moins (déjà en 2019) que les études sur les animaux ont prouvé la toxicité, potentiellement mortelle, du plastique dans leurs organes vitaux, et que le plastique a indéniablement des effets négatifs sur les fonctions humaines sexuelles, et sur l’occurrence de certains cancers.

Depuis, et même si des recherches plus approfondies doivent être réalisées,[3] nous savons désormais que la présence de particules de plastique dans une plaque de l’artère carotide est associée, chez les patients, à un risque plus élevé de décès ou d’événements cardiovasculaires majeurs[4].

Que faire pour limiter le risque d’ingestion de plastique ?

Le bon sens doit une fois de plus prévaloir face aux risques.

  • Privilégier l’achat d’aliments non emballés avec du plastique : pour les fruits et légumes, les emballer dans des emballages papiers, ou dans des sacs de filets en cellulose biodégradable ;
  • Privilégier également l’achat d’aliments en vrac, en les conditionnant soi-même avec des bocaux en verre, ou sachets en tissu réutilisables) ;
  • Utiliser des contenants fabriqués à partir de plantes, comme la paille de riz, ou les tiges de canne à sucre ;
  • Limiter l’eau en bouteille et favoriser l’usage de gourde ; de même avec les gobelets en plastique, ou les pailles ;
  • Limiter l’usage de film alimentaire en plastique, qui contiennent également des microparticules contaminant les aliments ;
  • Ne pas réchauffer les aliments au micro-ondes avec du plastique, mais privilégier les contenants en verre.

[1] https://www.stockholmresilience.org/news–events/general-news/2024-11-21-review-the-emergence-of-the-planetary-boundaries-framework-and-its-impact-on-society-and-policy.html

[2] https://awsassets.panda.org/downloads/plastic_ingestion_press_singles.pdf

[3] https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/362049/9789240054608-eng.pdf?sequence=1

[4] Marfella R, Prattichizzo F, Sardu C, Fulgenzi G, Graciotti L, Spadoni T, D’Onofrio N, Scisciola L, La Grotta R, Frigé C, Pellegrini V, Municinò M, Siniscalchi M, Spinetti F, Vigliotti G, Vecchione C, Carrizzo A, Accarino G, Squillante A, Spaziano G, Mirra D, Esposito R, Altieri S, Falco G, Fenti A, Galoppo S, Canzano S, Sasso FC, Matacchione G, Olivieri F, Ferraraccio F, Panarese I, Paolisso P, Barbato E, Lubritto C, Balestrieri ML, Mauro C, Caballero AE, Rajagopalan S, Ceriello A, D’Agostino B, Iovino P, Paolisso G. Microplastics and Nanoplastics in Atheromas and Cardiovascular Events. N Engl J Med. 2024 Mar 7;390(10):900-910. doi: 10.1056/NEJMoa2309822. PMID: 38446676; PMCID: PMC11009876.

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