L’appel à projet du ministère de la transition écologique pour accompagner au changement de comportement dans l’utilisation de transports décarbonné a fait naître le dispositif GoodWatt en mai 2021. Une initiative de prêt gratuit de vélos à assistance électrique auprès des salariés d’entreprises pour substituer la voiture pendant un mois. Reportage au centre de dépistage contre le cancer Eugène Marquis à Rennes.
En ce début septembre, c’est le grand jour pour les salariés du centre de dépistage contre le cancer Eugène Marquis à Rennes. Certains n’ont même pas pris le temps d’enlever leur blouse, avant de se précipiter vers le stand GoodWatt où plusieurs vélos les attendent.
« J’habite à 15 kilomètres du travail, faire chaque jour ce trajet seule en voiture à une grosse incidence écologique que le vélo n’a pas, mais je pense également à ma ligne ! J’ai une taille de bourdon et je voudrais avoir une taille de guêpe à la fin de ce mois », témoigne sous le regard amusé de ses collègues, Marie Sonia Galmier, assistante médicale au centre Eugène Marquis. Le casque vissé sur la tête, l’employée fait un petit tour d’essais sur le parking, après avoir suivi les conseils et les explications de Goodwatt ; un dispositif qui accompagne des entreprises en mettant gratuitement à disposition des vélos à assistance électrique pour les salariés, pendant un mois.
Car utiliser seul, la voiture pour parcourir 7,5 kilomètres – la distance moyenne en France reliant domicile et travail ‑ émet 1,4 kg de CO2e pour 15 minutes de trajet. Alors que favoriser un vélo à assistance électrique n’émet que 15g de CO2e pour une durée de 25 minutes, soit 93 fois moins polluant pour une durée supérieure de 10 minutes.
Né d’un appel à projet émis par le ministère de la transition écologique, dont il a été lauréat, Goodwatt participe à l’accompagnement au changement de comportement dans le cadre des moyens de transport décarbonnés. Ce dispositif de 3 ans intervient depuis fin mai 2021 auprès d’entreprises volontaires. Si le vélo à assistance électrique a finalement été choisi, c’est parce que comme le dit Elodie Fremaux : « Il est le moyen de transport écologique le plus adapté en remplacement de la voiture pour les déplacements professionnels. Il vous permet de pouvoir transporter des charges lourdes sans que ceci ait d’incidence sur l’effort fourni tout en pouvant arriver sur son lieu de travail sans aucune trace de transpiration. »
Employée du centre Eugène Marquis découvrant le vélo à assistance électrique qui lui appartiendra durant 1 mois
7 personnes sur 10 convaincues
La méthode utilisée par Goodwatt rassemble trois grands axes : sensibilisation, expérimentation et bilan. En prémices, chaque chef d’entreprise intéressé par le projet a l’opportunité de faire une enquête gratuite dirigée par GoodWatt afin de connaître la sensibilité qu’ont les salariés auprès du vélo électrique et les besoins qu’ils pourraient combler grâce à leur utilisation. Si l’employeur, rassuré par ce sondage, est favorable à la venue de GoodWatt, un processus de sensibilisation est alors entamé au sein de l’entreprise avec l’utilisation de quizz ludiques, de témoignages et d’animations où plusieurs vélos pourront être essayés par les employés.
L’expérimentation peut alors commencer avec le prêt d’un vélo pour la durée d’un mois avec les salariés volontaires. « Nous voulons principalement faire découvrir le vélo gratuitement à ceux qui vont à leur travail en voiture individuellement », affirme Elodie Fremaux, chargée de communication et de marketing pour le dispositif GoodWatt.
A la fin de leur action, un bilan est effectué par le biais de sondages qui pour le moment montre que 7 personnes sur 10 ont été convaincues par ce moyen de transport qu’ils jugent adapté à leurs besoins.
L’objectif ? Promouvoir ce moyen de transport auprès de 450 employeurs pour pouvoir toucher plus de 100 000 salariés et permettre à 10 000 personnes d’utiliser quotidiennement le vélo à assistance électrique mis à disposition durant un mois.
Toutefois, le potentiel investissement d’un vélo électrique par les salariés à la suite de leur test n’est pas garantie. Puisque le champ d’action s’arrête à la fin de la période d’essais et ne propose pas la vente de vélos, mais simplement une redirection vers d’autres prestataires locaux.
Pascal Birot, directeur général adjoint du centre Eugène Marquis se réjouis de la mise en place de ce projet qui a du sens pour cet établissement sanitaire : « Avant de traiter les patients il faut veiller à ne pas les rendre malades et contribuer d’un point de vue social et sociétal à réduire les effets nocifs du carbone sur la population. » Au-delà des raisons d’ordre sanitaire et écologique, s’il a fait appel à GoodWatt c’est également dans le cadre d’un dispositif de qualité de vie au travail car utiliser un vélo à assistance électrique, va non seulement permettre d’effectuer une activité physique saine mais également améliorer la qualité de l’air respirée tout en soulageant les parkings constamment complets au sein de l’établissement.
Si Marie Sonia réfléchit déjà à l’achat d’un vélo à assistance électrique et compte sur ce mois d’essais pour conforter son choix, ce n’est pas le cas de Catherine, responsable de l’accueil qui, elle, a déjà franchi le cap en ayant commandé un vélo, tout en participant à l’action de GoodWatt : « Ce qui m’a poussé à avoir un vélo électrique ce sont les discussions avec les collègues, la sensibilisation à l’écologie, mais également le temps perdu en voiture. Tous les jours il y a des bouchons, les places de parkings sont toutes prises et je suis dans l’obligation d’arriver très tôt les matins pour éviter tout ça. »
Le projet GoodWatt a eu du succès au centre Eugène Marquis, 50 personnes s’étaient inscrites alors que 20 places étaient disponibles. Un dispositif prometteur qui peut inspirer de nombreuses entreprises et leurs salariés.
Pour en savoir plus : GoodWatt
